Voici les propos de Hev Ruto sur Objets hébergés recueillis en 2009 au moment de la première exposition de ce travail :

Des objets en question et leur processus de création :

«  J’ai entrepris de garder les objets cassés qui appartenaient à mon environnement familier et qui sont pour moi porteurs de mémoire. J’ai modelé en terre une ou plusieurs des parties manquantes des objets cassés.

Par choix, la partie reconstituée présente toujours un écart marquant avec partie d’origine aujourd’hui manquante tant au niveau du matériau, de la couleur que de la forme.

Je considère que l’objet d’origine cassé et sa(ses) partie(s) reconstituée(s) comme un nouvel ensemble, nouvel objet en kit qui en soi n’est pas porteur de mémoire car non encore sorti de la caisse à objets où il est dans l’atelier.

Tous ces nouveaux objets sont constitutifs d’une série numérotée et référencée mais sont autonomes d’où l’absence de nécessité d’une exposition commune.»

Le processus d’exposition :

« En amont du processus d’exposition vient l’appel à participation adressé au public. L’appel dénommé appel à hébergement vise à ce que le spectateur potentiel héberge un ou plusieurs objets pour une période déterminée dans sa bibliothèque.

Il en fixe les conditions d’hébergement également qui prendront valeur contractuelle dès le début de l’exposition.

L’appel à hébergement présente l’hébergement comme une chance à donner à l’objet d’être porteur de mémoire.

L’objet hébergé-exposé devient  porteur de la mémoire de l’artiste Exposant, de l’hébergeant, des visiteurs de ce dernier et également de l’exposition d’où l’importance des archives regroupée dans un Livre mémoire. Ce n’est qu’à partir du moment où les objets ont été exposé qu’un titre peut être donné à savoir Objets hébergés.

A ce jour, sept hébergements-expositions ont eu lieu et tous les objets ont été exposés.»